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Les investissements des entreprises et le développement durable

Short courses on key issues on the international economic agenda for delegates from Permanent Missions in Geneva -  08 Décembre 2017

Palais des Nations, Geneva, Room XXVI

 

Un des cours sur les investissements des entreprises et sur le développement durable organisés par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) avait lieu ce vendredi 8 décembre 2017 pour une dernière session avant l’année prochaine. Le but de ceux-ci est d’apporter des outils et des connaissances pour développer de nouvelles politiques et de permettre aux gouvernements de bâtir une économie et des investissements plus forts.

Tout d’abord, nous avons écouté Mesdames Geneviève Féraud, Directrice du développement des connaissances de la division logistique et technologique de la CNUCED et Randa Jamal, Coordinatrice de projet et P166 programme qui ont introduit le sujet du cours du jour, à savoir, les buts de l’entreprenariat et du développement durable dans le monde. Ensuite, nous avons pu assister aux exposés de Madame Fulvia Farinelli et de Monsieur Lorenzo Tosini, tous les deux membres du département des investissements et des entreprises de la CNUCED.  

Les problèmes de l’entreprenariat actuel est qu’il est un peu vieux jeu. Il faut désormais prendre conscience des enjeux du développement. Il s’agit désormais de mette en application les 3 résolutions prises par la CNUCED. Deux objectifs de développement durable (ODD) sont d’ailleurs directement liés à l’entreprenariat :

  • 4.4. « D’ici à 2030, augmenter nettement le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat »[1].
  • 8.3. « Promouvoir des politiques axées sur le développement qui favorisent les activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation et stimulent la croissance des microentreprises et des petites et moyennes entreprises »[2].

La promotion de l’entreprenariat et le développement de politiques le concernant doit être largement encouragés dans le secteur privé à travers des programmes de management et de monitoring. Il faut que les choses bougent et qu’un plan d’action soit mis en place dans ce secteur. En effet, il est trop facile de penser que les ODD reposent uniquement sur les épaules des gouvernements. Il faut désormais se tourner vers une collaboration entre les gouvernements et le secteur privé afin de pouvoir atteindre ensemble les objectifs prévus pour 2030. Il faut se montrer aussi inclusif que possible pour y arriver.

Mais pourquoi se tourner vers le secteur privé ?

Tout simplement car le secteur privé permet d’augmenter l’impact positif sur la chaine de valeur et d’en minimiser les impacts négatifs. De plus, il permet l’émergence de nouveaux business models. Afin de trouver un nouvel équilibre de durabilité, il faut désormais compter sur les nouveaux jeunes entrepreneurs sociaux. Ils offrent des opportunités énormes en termes d’emploi avec un impact social et environnemental non négligeables. Les entreprises sociales veulent changer le monde dans lequel elles vivent. Elles ont la passion de résoudre les problèmes sociaux et de rechercher de chouettes idées entrepreneuriales afin de trouver des solutions. Elles fonctionnent selon la théorie du changement.

Nous nous sommes alors penchés sur le cas d’une école en Uganda. Ils ont réussi à combiner les enjeux sociaux et les objectifs économiques. Il est désormais possible d’atteindre des buts sociaux et d’avoir une entreprise viable et durable. Ils sont également dans le cadre d’une entreprise familiale. A ce niveau-là, il faut faire attention aux relations intrafamiliales et apprendre à manager toutes les parties prenantes. Mais la clé du succès de ce genre d’entreprise est d’être unique, d’offrir un service unique. C’est sur ce modèle que se basent les entrepreneurs sociaux, l’unicité de leur projet afin qu’il fonctionne.

Les clés du succès dans une entreprise sociale :

  • Une mission claire et orientée socialement.
  • Un leadership fort et impactant au niveau éthique.
  • Proche des valeurs des parties prenantes et des besoins du marché.
  • Résistance face aux challenges et obstacles.
  • Excellence dans la qualité et dans l’opérationnalisation.
  • Une culture de l’apprentissage, de l’ouverture et de l’innovation.
  • Une échelle durable et une base de revenus.
  • Une compréhension forte des finances.
  • Des mentors impliqués pour aider à passer au-dessus des obstacles majeurs.
  • De fortes compétences entrepreneuriales.

 

Les compétences entrepreneuriales personnelles :

L’efficience durable :

On se rend compte que le visage de l’entreprenariat devient de plus en plus jeune. C’est pour cette raison que la CNUCED a décidé de supporter des initiatives allant dans ce sens : « Policy guide on youth entrepreneurship », « Entrepreuneurs without borders », « Youth connect Africa », « Start-up for ODD » ou encore « Unctad (CNUCED) empretec social entrepreneurship training program ».

Pour conclure, Madame Farinelli nous fait part de ses recommandations afin que les gouvernements puissent atteindre un équilibre entre l’entreprenariat et le développement durable. Il faut nécessairement trouver un équilibre entre les gens, la planète et les profits. On doit investir dans les nouveaux produits et services. Toutes ces choses peuvent aider à atteindre les ODD. Enfin, les gouvernements et leurs partenaires de développement doivent identifier les challenges clés auxquels les entrepreneurs doivent faire face afin de les aider au mieux.

En ce qui concerne les politiques mises en place, Monsieur Tosini nous a fait un bref rappel. Tout d’abord, la CNUCED a réalisé 2 livres sur la promotion de l’entreprenariat pour le développement. Ils ont également mis en place un cadre en matière de politiques : Entrepreneurship policy framework (EPF). Ce cadre donne des références pour aider les gouvernements et entrepreneurs mais il ne s’agit pas de politiques restrictives, on ne doit pas les respecter scrupuleusement.

Dans cette idée, les gouvernements peuvent développer une stratégie entrepreneuriale nationale. Les buts d’une telle stratégie sont de :

  • Développer un cadre institutionnel fort.
  • Identifier comment l’entreprenariat pourra contribuer à des buts nationaux comme la création d’emploi, l’innovation ou encore la croissance économique.
  • Engager toutes les institutions publiques et privées.
  • Identifier des sous-groupes cibles avec des entrepreneurs (associations, network,…)

On peut alors penser aux étapes nécessaires au développement de cette stratégie nationale :

    

Mais quel est le rôle de l’entreprenariat par rapport aux challenges sociaux, économiques et environnementaux ?

  • L’entreprenariat social peut diminuer la pauvreté tout en engendrant une croissance inclusive.
  • L’entreprenariat des jeunes peut aider à diminuer le problème global des jeunes sans emplois.
  • L’entreprenariat féminin promeut l’égalité des sexes et augmente le pouvoir économique des femmes.
  • L’entreprenariat écologique supporte la durabilité de l’environnement, utilise des produits, des processus et des pratiques efficaces.

Nous avons ensuite passé en revue une sélection des mesures politiques en matière d’entreprenariat pour les ODD que les gouvernements pourraient mettre en place :

  • Intégrer les ODD aux stratégies entrepreneuriales nationales.
  • Construire des cadres réglementaires pour les entrepreneurs écologiques et sociaux.
  • Promouvoir le pouvoir économique des femmes et l’égalité des droits.
  • Mette en place des mesures d’aide pour les publics cibles dans les groupes désavantagés.
  • Intégrer l’entreprenariat écologique et social au sein même du système scolaire et académique.
  • Encourager les arrangements financiers novateurs pour les entrepreneurs sociaux et écologiques.
  • Encourager le crowd-funding, le prêt de particulier à particulier et le financement digital pour les entreprenariat jeunes et féminin.
  • Etablir des accélérateurs et incubateurs qui donnent un support spécialisé aux entreprises pour les entrepreneurs sociaux et écologiques.
  • Promouvoir des réseaux inclusifs entrepreneurials parmi et pour les femmes et les jeunes.
  • Promouvoir les mentors entrepreneurs en se focalisant principalement sur les femmes et les jeunes.

Enfin, Monsieur Tosini nous a montré quelques exemples de mesures prises dans certains pays comme, par exemple : « Ethiopia’s growth and transformational plan » ou le « Vietnam’s Enterprise law ».

[1] http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Sujets_transversaux/Developpement_durable/Indicateurs_ODD_2016/liste-odd-francais.pdf

[2] http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Sujets_transversaux/Developpement_durable/Indicateurs_ODD_2016/liste-odd-francais.pdf